Les avocats congolais des barreaux de Brazzaville et Pointe Noire ont décrété, en fin de semaine dernière, un mouvement de grève pour réclamer la «libération sans condition» de leur confrère, maître Steve Bagne Botongo, arrêté le 27 novembre dernier.
Dans un communiqué publié dimanche, les avocats parlent d’une «arrestation arbitraire», précisant que l’intéressé aurait été «brutalisé».
L’arrêt du travail a été d’abord décidé par les robes noires de Brazzaville, la capitale. Ceux de Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, ont convenu de suivre le mouvement, lors d’une assemblée générale tenue samedi 2 décembre.
D’ailleurs, cette assemblée a été dispersée par la police. «Pendant que nous étions en réunion, nous avons été surpris de l’irruption des policiers, dont certains étaient cagoulés et lourdement armés», a témoigné une bâtonnière de Pointe-Noire, déplorant «un climat qui s’est détérioré».
Les avocats de Pointe Noire auraient demandé au président Denis Sassou Nguesso d’ordonner aux forces de sécurité «de faire cesser toutes formes de violences physiques et morales» contre le corps des avocats.
Les robes noires prévoient d’observer la grève jusqu’à la libération du Me Botongo qui est accusé d’avoir diffusé sur Internet des informations sensibles concernant la sécurité.
En février dernier, les robes noires avaient aussi décidé d’arrêter le travail pour protester contre l’arrestation d’un des leurs. Celui-ci avait été interpellé après la mort d’un de ses clients qu’il avait visité quelques minutes avant son décès. Le client concerné avait été condamné à la perpétuité en 2014 pour «rébellion, détention illégale d’armes de guerre».
La semaine passée, des journalistes ont été pris à partie par des individus en civil. Ces hommes de média devaient assister à une conférence de presse de quatre avocats d’un opposant emprisonné et poursuivi pour «atteinte à la sûreté intérieure». La conférence de presse n’a plus eu lieu.