Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a démenti les accusations de Human Rights Watch (HRW) qui a affirmé que Kinshasa avait recruté des anciens rebelles du M23 pour étouffer les manifestations de décembre 2016 contre le président Joseph Kabila.
Dans son rapport intitulé «Mission spéciale» et publié ce lundi 4 décembre, l’organisation a précisé que des officiers supérieurs de la RDC auraient recruté clandestinement au moins 200 ex-combattants du M23 pour réprimer les manifestations contre le pouvoir, qui s’étaient soldées les 19 et 20 décembre 2016, par au moins 62 morts. Ces ex-rebelles, précise HRW, étaient exilés au Rwanda et en Ouganda, après leur défaite dans l’est de la RDC, en novembre 2013.
«Ces accusations sont de la fantaisie pour nuire à la crédibilité des FARDC (armée congolaise)» et une «grossièreté», a réagi le ministre de la Défense, Crispin Atama Thabe qui a promis s’impliquer personnellement pour faire chasser HRW du territoire national.
Même son de cloche chez la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, qui a déclaré qu’il est «ridicule» ne serait-ce que d’imaginer que son pays ait eu besoin de recruter ces ex-rebelles en appui de sa police ou de son armée. Pour elle, les «allégations» de Human Rights Watch sont tout simplement fausses.
De son côté, le M23 s’est dit non concerné par l’utilisation de ses ex-combattants par l’armée congolaise, dans un communiqué rendu public lundi 4 décembre à Kampala, en Ouganda. Le président du M23, Bertrand Bisimwa, a écrit sur son compte twitter que le gouvernement de la RDC a recruté «clandestinement quelques déserteurs et indisciplinés radiés du M23 pour des activités que nous ignorons».
En tout cas, HRW persiste et signe. Elle déclare avoir recueilli 120 témoignages dont ceux de treize combattants du M23 qui ont été recrutés et de neuf officiers et membres des services de sécurité congolais qui ont confirmé ce recrutement.