Alors que la date prévue par l’opposition kenyane pour l’investiture de leur leader s’approche, des mises en garde se multiplient à l’attention de Raila Odinga contre une prestation de serment qui serait anticonstitutionnelle.
Odinga avait promis le 28 novembre, jour de l’investiture du président élu Uhuru Kenyatta, qu’il organisera la sienne le 12 décembre, date de célébration de l’indépendance du Kenya. Une décision prise pour revendiquer jusqu’au bout sa victoire à la présidentielle d’octobre passé, officiellement gagnée par le président sortant Uhuru.
Les Etats-Unis ont exhorté, dans une note publiée sur le site de l’ambassade américaine à Nairobi, le leader de l’opposition à surseoir à son projet qui va à l’encontre de la Constitution et à faire usage des recours officiels pour contester l‘élection présidentielle. Washington a envoyé également à Nairobi un émissaire pour rencontrer Odinga.
Rappelons que le chef de l’opposition avait réussi à faire annuler la présidentielle d’août en saisissant la Cour suprême sur certaines irrégularités.
La haute juridiction avait confirmé ces allégations et annulé le scrutin, une première en Afrique. Odinga a refusé de participer au scrutin du 26 octobre, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour une élection transparente.
Le ministre de la Justice, Githu Muigai, a aussi mis en garde Odinga contre son projet d’investiture parallèle qui serait considérée comme un acte de trahison. «Il est ridicule pour un candidat qui a boycotté l’élection de tenter d’accéder au pouvoir par des moyens détournés», a déploré le garde des Sceaux. Il a rappelé au chef de l’opposition l’illégalité de son projet.
Selon des témoignages, l’investiture de Raila Odinga ne fait pas l’unanimité au sein de sa propre formation politique, la NASA.