L’ONU se dit choquée par le nombre croissant des décès dans les prisons en République Démocratique du Congo, où sont enregistrés chaque mois, 9 à 10 décès parmi les détenus à cause des mauvaises conditions carcérales.
Lors d’une conférence de presse tenue mercredi denier, Scott Campbell, directeur du Bureau conjoint de l’ONU pour les droits de l’Homme en RDC, a déclaré que son organisation est énormément préoccupée par la mortalité élevée qui sévit dans des maisons d’arrêt du pays.
Selon le responsable onusien, cet état des lieux ne date pas d’hier, relavant que le nombre de décès enregistré en 2012, soit 101 décès, prouve que la situation demeure inchangée.
Dans un rapport publié en 2013, le Bureau de l’ONU à Kinshasa soulignait que ces décès étaient liés « principalement aux conditions de détention, à la faiblesse voire à l’absence de prise en charge des besoins de base des détenus, et également à la précarité d’une institution pénitentiaire qui est rarement obligée de rendre des comptes aux détenus ou aux pouvoirs publics ».
D’ailleurs, la situation chaotique dans les prisons en RDC est décriée la société civile locale et par plusieurs institutions spécialisées dans la défense des droits de l’Homme. Ces dernières dénoncent divers manquements particulièrement la surpopulation des prisons, le maintien des personnes en détention pendant longtemps sans être jugements, la malnutrition, l’accès aux soins précaire à cause du manque de médicaments, les conditions d’hygiène désastreuses et la multiplication des actes de torture.
Pour améliorer les conditions de détention dans les prisons, le gouvernement congolais a entrepris certaines initiatives notamment le lancement du «programme d’action 2012-2016» destiné à «humaniser les conditions carcérales et à moderniser le système pénitentiaire», mais les résultats sont encore peu palpables au point de donner l’impression du statu quo.
Devant cette situation, le chef du Bureau de l’ONU à Kinshasa Campbell a souligné l’urgence pour les autorités congolaises «d’accélérer la réforme du système pénitentiaire » et notamment « la formation du personnel » et l’affectation en priorité, d’un budget conséquent pour l’alimentation et l’approvisionnement des prisons en médicaments.