L’ex-patronne de la compagnie pétrolière en Angola (Sonangol), Isabel dos Santos, est accusée de détournement de fonds provenant de la rente pétrolière, selon un communiqué de la société publié mardi.
Des transferts d’argent suspects auraient été effectués pendant qu’Isabel, la fille gâtée de l’ex-président angolais, Jose Eduardo dos Santos, était à la tête de la Sonangol.
Il s’agirait d’un transfert de 57 millions d’euros vers un compte à Dubaï et d’un virement d’environ 10 millions d’euros vers une entreprise portugaise dont Isabel Dos Santos est l’actionnaire principale. Il s’agit de mouvements de fonds douteux estimés à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Les présumés malversations auraient été découverts par la nouvelle direction de la compagnie pétrolière qui a indiqué avoir ouvert une enquête interne sur ces «possibles détournements» de fonds.
Isabel dos Santos a, pour sa part, tout nié en bloc et dénoncé une «campagne de diffamation» à son encontre. «Ces fausses nouvelles (…) ne méritent aucun crédit puisqu’elles ont comme seule et unique motivation de remettre en cause l’intégrité de l’ingénieure Isabel dos Santos», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Cette femme, la plus riche d’Afrique, avait été nommée par son père, en juin 2016, à la tête de la compagnie pétrolière. Sa nomination à ce poste stratégique avait suscité de vives réactions en Angola et ailleurs.
Elle a été destituée de son poste le mois dernier peu après l’accès au pouvoir du nouveau président Joao Lourenço. Ce dernier qui avait promis de lutter contre la corruption, pendant sa campagne présidentielle, a déjà remercié plusieurs dirigeants d’institutions et d’entreprises publiques proches de l’ex-chef de l’Etat.
Jose Eduardo dos Santos a quitté le pouvoir après trente-huit ans d’un règne sans partage en Angola, pendant lequel il a eu à placer les membres de sa famille à des postes stratégiques et fort rémunérateurs.