Les armées de la République démocratique du Congo (RDC) et de l’Ouganda ont convenu de mettre sur pied un mécanisme d’échange d’informations en lien avec la traque des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé ougandais actif dans le Nord-Kivu en RDC.
La décision a été prise lors d’une réunion de sécurité bilatérale qui a eu lieu le week-end passé en RDC. «Le partage des informations aidera nos forces à être mieux préparées pour décourager les infiltrations et les éventuelles attaques des ADF», a expliqué le porte-parole de l’armée ougandaise, Richard Karemire.
Ces négociations interviennent après l’attaque meurtrière perpétrée par les ADF, le 7 décembre dernier, contre les forces de paix de l’ONU dans la province du Nord-Kivu (à l’est de la RDC), tuant au moins 15 casques bleus tanzaniens et cinq soldats de la RDC. Une cinquantaine d’autres Casques bleus avaient été blessés.
Mais ce projet de partage des renseignements n’est pas du goût de tout le monde. Un député du Nord-Kivu, Paul Muhindo, craint qu’une opération militaire mixte puisse «amplifier les choses» sur le sol congolais.
«Nous pensons que c’est une mauvaise chose d’associer ces gens-là [militaires ougandais] pour venir combattre les ADF qui sont leurs frères. C’est une manière pour nous de croire qu’on veut davantage amplifier la situation sur notre territoire», a-t-il averti.
Un général de l’armée congolaise, Marcel Mbangu, a essayé de rassurer la population du Nord-Kivu, affirmant que «s’il y a une quelconque opération, je ne dirais pas conjointe, mais une opération coordonnée avec l’armée ougandaise, l’opinion publique sera fixée. L’opération coordonnée suppose que les Ougandais restent chez eux, et nous chez nous, et ils doivent être informés de tout ce qui se passe chez nous».
Les ADF combattent le régime de Yoweri Museveni au pouvoir en Ouganda depuis 27 ans. Elles sont accusées de meurtres et de massacres de soldats et de civils, ainsi que de viols et d’enlèvements dans l’est de la RDC.