La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est montée au créneau pour dénoncer les «attaques inqualifiables et désolantes», survenues dimanche 31 décembre en République Démocratique du Congo (RDC), contre des fidèles et des citoyens réclamant le départ du président Joseph Kabila.
Les attaques lancées contre des fidèles rassemblés dans des lieux de culte et contre «des citoyens (…) voulant que tout soit mis en œuvre (…) pour préparer sereinement la tenue d’élections crédibles (…) sont inqualifiables et désolantes», a fait savoir Michaëlle Jean, dans un communiqué publié lundi. «Mes pensées vont aux familles et aux proches endeuillés, aux blessés, aux personnes incarcérées», a-t-elle ajouté.
Rappelant que «participer à une manifestation est un droit fondamental», elle a exhorté les autorités de Kinshasa à garantir ce droit de manifester. De même qu’elle a invité les acteurs politiques et de la société civile à «préserver le caractère pacifique de leurs revendications». L’OIF a réitéré sa «détermination» à œuvrer pour des «élections libres, transparentes et crédibles en RDC».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également appelé «le gouvernement et les forces nationales de sécurité à faire preuve de retenue et à respecter les droits du peuple congolais aux libertés d’expression et de manifester pacifiquement».
Dimanche, des milliers de personnes ont marché, à l’appel de catholiques congolais, auxquelles s’étaient jointes l’opposition et la société civile, pour dénoncer le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.
Un accord signé le 31 décembre 2016, sous l’égide des évêques, prévoyait des élections fin 2017. Mais cette échéance n’a pu être respectée. La nouvelle date pour les élections générales a été fixée au 23 décembre 2018, un délai qui ne convient pas à l’opposition et qui réclame toujours le départ de Kabila.
Cette fois-ci, les forces de sécurité ne se sont pas limitées à arrêter des manifestants dans les rues. Elles ont appliqué la force jusqu’à l’intérieur des églises. Huit personnes en tout ont été tuées dimanche.