Le président angolais, Joao Lourenço a demis José Filomeno Dos Santos de sa fonction de numéro un du fonds d’investissement souverain du pays, indique mercredi dans un communiqué, la présidence angolaise.
Le fils de l’ex-président Eduardo Dos Santos, surnommé «Zenu», qui occupait ce poste depuis 2013, était soupçonné d’avoir utilisé le fonds souverain en faveur de son ami et homme d’affaires, Jean-Claude Bastos, basé en Suisse. Il a été immédiatement remplacé par l’ancien ministre des Finances, Carlos Alberto Lopes.
A l’occasion de ses 100 premiers jours à la tête du pays, le 8 janvier dernier, Lourenço avait laissé entendre qu’il pourrait démettre de ses fonctions Filomeno dos Santos, tout en assurant qu’aucune tension n’existait entre lui et son prédécesseur Eduardo. C’est désormais chose faite.
Après Isabel dos Santos, la fille de Dos Santos évincée en novembre dernier, de la présidence de la puissante compagnie pétrolière nationale, (Sonangol), le nouveau président angolais vient ainsi de s’en prendre à son frère. Il a également déjà mis à la porte plusieurs patrons des institutions sensibles du pays, fidèles à l’ancien régime de Dos Santos.
En tout cas, le nouveau chef d’Etat s’est lancé dans une véritable entreprise de démantèlement de l’empire politico-financier mis en place par Dos Santos qui a régné sur le pays pendant 38 ans. Le clan dos Santos détient encore des parts importantes dans différentes sociétés et banques d’affaires du pays.
En décembre dernier, l’ex-président qui est encore le leader du parti du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA, au pouvoir), a dénoncé des décisions trop «radicales»de la part de son successeur.
Bien que propulsé à la tête du pays avec le soutien de dos Santos, le nouvel homme fort de Luanda prétend accomplir ses promesses de campagne, celles de lutter contre la corruption, de relancer l’économie du pays, et de ne se laisser guider que par la volonté du peuple.
L’avenir confirmera s’il s’agit d’une volonté sincère de rompre avec l’ancien système miné par la corruption ou d’une politique de nettoyage pour mieux régner à son tour.