L’ultimatum de 30 jours que la Communauté Economiques des Etats ouest africains (CEDEAO) avait fixé le 16 décembre dernier, au chef de l’Etat bissau-guinéen, Jose Mario Vaz, pour la mise en œuvre de l’Accord de Conakry, expire ce mardi.
Dans cet Accord, signé en octobre 2016 pour mettre un terme à la crise politique qui secoue la Guinée Bissau depuis plus de deux ans, il est surtout question de nommer un Premier ministre consensuel qui puisse rester en place jusqu’aux élections législatives prévues au printemps 2018.
Le premier ministre Umaro Sissoko Embalo, dont les rapports avec le président se sont détériorés ces derniers temps, a présenté sa démission ce vendredi 14 janvier, mettant en avant l’absence de conditions lui assurant de continuer à exercer ses fonctions.
Coïncidence des évènements ou non, ce départ d’Embalo devrait laisser le champ libre au chef de l’Etat pour se conformer aux termes de l’Accord.
Certains observateurs n’excluent pas la possibilité pour Vaz de choisir un autre Premier ministre de son choix, et continuer ainsi son bras de fer avec le parti au pouvoir (PAIGC). Pour eux, le président Vaz, n’a fait jusqu’ici aucun cas des directives prises en relation avec la crise dans son pays.
En cas de non-respect de l’ultimatum, la CEDEAO avait menacé de prendre des sanctions à l’encontre des membres de la classe politique du pays dont le président en tête. Vaz risque aussi, dans ce cas, de perdre un certain nombre de soutiens dans la sous-région ouest-africaine.
Pour rappel, la crise en Guinée Bissau est née du conflit entre Vaz et l’ex-Premier ministre, Domingos Simões Pereira, tous deux membres du PAIGC. Le chef de l’Etat avait limogé ce dernier contre la volonté de son parti à qui revient, en tant que parti majoritaire au Parlement, la prérogative de nommer le Premier ministre du pays.