Les militaires français engagés en Centrafrique et qui étaient accusés de viol sur mineurs ont bénéficié d’un non-lieu que les parties civiles ont du mal à cautionner.
Le verdict de la justice française a provoqué particulièrement la colère d’Emmanuel Daoud, avocat d’une ONG luttant contre l’exploitation sexuelle des enfants et qui s’est portée partie civile dans ce dossier. Il a déclaré qu’il ferait appel de la décision.
«Il est vraisemblable que nous allons faire appel pour ne pas donner le sentiment, à celles et ceux qui se sont battus dès le départ, que l’affaire est terminée et que nous renoncerions à identifier les auteurs des infractions et à établir les responsabilités et les culpabilités», a-t-il fait savoir.
C’est en fin de semaine passée que la justice a ordonné un non-lieu dans l’enquête sur les accusations de viols d’enfants par des militaires français, en échange de rations de nourritures, au camp de déplacés de l’aéroport de M’Poko en Centrafrique, entre 2013 et 2014.La justice a estimé que les incohérences et la variation des témoignages ne permettaient pas «d’établir des faits circonstanciés et étayés à l’encontre des militaires» suspectés.
«Certes, les non-lieux, ça arrive dans beaucoup d’affaires judiciaires irrésolues», souligne, Daoud, «reste que dans cette instruction, il y a des éléments qui n’ont pas été pris en compte, une demande d’acte que le président de la chambre de l’instruction a décidé de ne pas transmettre, et des témoignages d’enfants recueillis dans des conditions inappropriées».
Pour Daoud, les incohérences soulignées par la justice pourraient être dues au retard accusé par les enquêteurs pour recueillir les témoignages.
Cette affaire des viols d’enfants en Centrafrique avait terni l’image de la France et de son armée lorsqu’elle avait apparue au grand public.