L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, et trois de ses anciens ministres ont été condamnés, ce jeudi 18 janvier, par la justice ivoirienne, à 20 ans de prison et 329 milliards de FCFA d’amende, dans l’affaire du braquage de l’agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) pendant la crise postélectorale de 2011.
Précisément, les quatre accusés étaient poursuivis pour «vol en réunion par effraction portant sur des caves à la BCEAO et des numéraires ; complicité de vol en réunion par effraction ; destruction d’une installation appartenant à autrui ; détournement de deniers publics».
En effet, le gouvernement de Gbagbo avait réquisitionné l’agence nationale de la BCEAO et procédé à un transfert à la présidence de la République d’un montant de 1,7 milliards FCFA, alors que l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA)avait décidé d’interdire toute compensation financière avec le pays.
La justice a émis également des mandats d’arrêts à l’encontre de Ggagbo, actuellement en procès devant la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye au Pays-Bas, et de Katinan Koné,ex-ministre du budgeten exil au Ghana.
La défense des accusés se dit non surprise par le verdict parce que «c’est la norme», «c’est le lot quotidien». C’est plutôt l’acquittement qui aurait «étonné».
Mais pour l’avocat de l’Etat, Me Soungalo Coulibaly qui a salué le verdict, «c’est une belle décision qui permet à l’Etat de récupérer ce qu’il a perdu notamment dans la casse de la BCEAO».
Selon lui, cette casse «est un fait très grave ! Que des personnes aillent avec les forces de l’ordre ouvrir de force les caisses d’une banque aussi prestigieuse, c’est du banditisme en col blanc !»
Les deux autres condamnés sont l’ex-Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo et l’ex-ministre de l’Economie et des finances Désiré Dallo. Présents au tribunal, ils sont rentrés libres chez eux, après le verdict ; aucun mandat de dépôt ne leur a été signifié.
Plusieurs observateurs s’indignent de voir que la justice ivoirienne ne s’en prend qu’au camp de Laurent Gbagbo alors que des massacres commis par les partisans du président Alassane Ouattara, lors de la crise postcoloniale, sont également dénoncés.