La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a dénoncé l’usage de la force disproportionnée par les forces de l’ordre lors des manifestations contre le président Joseph kabila, dimanche 21 janvier à Kinshasa.
«On a noté que les forces de défense et de sécurité n’avaient pas appliqué les principes de nécessité, de proportionnalité, et de légalité, conformément aux normes internationales», a fait part la porte-parole de la Mission, Florence Marchal, qui a également souligné que des observateurs onusiens ont été «menacés et molestés à Kinshasa dans les communes de la Gombe et Lemba».
La Monusco avait, en effet, indiqué, vendredi, qu’elle enverrait des «observateurs» pour rapporter «d’éventuelles violations des droits de l’homme» lors de ces marches lancées à l’appel d’un collectif catholique réclamant le départ du président Kabila, et interdites par les autorités. Ce «comité laïc de coordination» aurait le soutien de l’épiscopat et de la nonciature (l’ambassade du Vatican).
Les organisateurs demandent au chef de l’Etat, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin en décembre 2016, de s’engager publiquement à quitter le pouvoir. Les prochaines élections présidentielles sont prévues pour décembre 2018.
Les marches qui étaient indiquées pacifiques ont dégénéré lorsque les manifestants se sont retrouvés face aux policiers qui auraient dispersé le cortège avec des gaz lacrymogènes, mais aussi des balles réelles. L’ONU estime à six le nombre de personnes qui ont trouvé la mort dans la répression de ces marches à Kinshasa. Et dans tout le pays, 57 personnes auraient été blessées et 111 arrêtées. Du côté du gouvernement, l’on a déploré deux morts et neuf policiers blessés, dont deux grièvement.
Le pape François a demandé «aux autorités, aux responsables et à tous dans ce pays bien-aimé qu’ils mettent en œuvre tous leurs efforts pour éviter toute forme de violence et chercher des solutions en faveur du bien commun».
Le 31 décembre dernier, une autre marche initiée par le même comité laïc de coordination avait fait 6 morts selon l’ONU. Depuis, l’église a durci sa position contre Kinshasa.