Le gouvernement centrafricain a condamné, samedi 20 janvier, la décision prise par la justice française de prononcer un non-lieu dans l’affaire des soldats français de l’opération Sangaris, accusés de viol sur mineurs en Centrafrique entre 2013 et 2014.
«J’aurai pensé qu’on devrait aller un peu plus loin (…). On parle de cela comme s’il s’agissait de biens matériels, alors que ce sont des enfants centrafricains sur qui ont été commis des abus», a fait savoir Ange Maxime Kazagui, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Il s’est dit espérer une évolution de l’affaire dont un pourvoi en cassation par la partie civile.
Les juges d’instruction français ont prononcé leur décision jeudi 18 janvier, suivant les réquisitions du parquet de Paris qui avait requis, quelques jours avant, le non-lieu à cause des incohérences et de la variation des témoignages recueillis au cours de l’enquête qui ne permettaient pas «d’établir des faits circonstanciés et étayés à l’encontre des militaires» suspectés.
Concernant ces témoignages, la justice a mentionné le cas d’un enfant qui a affirmé avoir identifié formellement son agresseur sur une photo alors que celui-ci n’était pas un militaire, et d’un autre mineur qui a avoué avoir menti.
Certains observateurs locaux ont qualifié la décision du parquet de Paris de choquante. Elle exprime, selon eux, tout le mépris des juges chargés du dossier face aux accusations portées par les enfants victimes de ces abus sexuels.
A leurs yeux, le gouvernement centrafricain aurait dû poser un geste fort, après ce non-lieu, en se constituant en partie civile et faire appel. Ils ont dénoncé le silence des autorités centrafricaines depuis que cette affaire a éclaté il y a trois ans.