Le Niger affirme ne pas avoir besoin de soldats italiens pour assurer la sécurité sur son territoire, et dément avoir sollicitée une aide militaire de la part de Rome, à en croire des sources gouvernementales de Niamey.
Cette précision est faite alors que l’Italie est prête à envoyer, en ce début d’année, au Niger, un premier contingent de 120 hommes. Le 28 décembre dernier, le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, avait annoncé le déploiement de 470 militaires au Niger, à la demande de Niamey. L’envoi de ces soldats devait servir à renforcer non seulement les mesures de sécurité à l’échelle nationale, mais aussi le contrôle du territoire par lequel transitentde nombreux migrants.
Le Niger représente «le principal pays de transit» pour des dizaines de milliers de migrants qui arrivent en Libye et tentent ensuite de gagner les côtes italiennes et l’Europe, avait également indiqué Gentiloni. Selon la ministre de la Défense, Roberta Pinotti, qui s’exprimait à une autre occasion, le contingent italien «est une mission d’entraînement, comme le Niger nous l’a demandé, pas une mission de combat».
Des responsables politiques nigériens reconnaissent l’existence d’un dialogue et d’une coordination sécuritaire et technique avec l’Italie, mais il n’est pas question pour le Niger, selon eux, d’accueillir des militaires italiens.
Début janvier, l’Italie a ouvert son ambassade à Niamey. Le Burkina Faso devrait être la prochaine étape. Ce pays européen s’est engagé à financer au Niger, à travers l’Organisation internationale pour la migration (OIM), un projet dédié aux jeunes et intitulé «Initiative pour le développement de l’entreprise (IDE)».Le montant du projet qui couvrira trois années s’élève à 3,3 millions d’euros (plus de 2 milliards de FCFA). Le projet a été officiellement lancé mercredi 24 janvier à Niamey lors d’une cérémonie organisée par le ministère nigérien de l’Entreprenariat des jeunes et l’ambassade d’Italie au Niger.
D’après certains experts, toutes ces initiatives traduisent l’ambition de l’Italie de se positionner en Afrique. Récemment, le ministre des Affaires étrangères italien a déclaré, lors d’une tournée africaine, que les pays au sud du Sahara constituent en 2018 une priorité pour l’Italie.