Le Tchad a inauguré, mardi 30 janvier, à N’Djamena, son premier Centre d’étude pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE) qui a pour objectif de prévenir la radicalisation au sein de la jeunesse.
Ce projet est le fruit d’un travail abattu par un groupe d’intellectuels tchadiens indépendants qui s’intéressent aux questions d de l’extrémisme politique.
Selon le Président fondateur du CEDPE, Ahmat Yacoub, «l’initiative est partie d’une idée simple en se basant sur l’historiographie du Tchad surtout la période allant de 1965 à 2010, période trouble marquée par la violence pendant laquelle nous avons payé un lourd tribut (…). Et aussi en suivant de près ce qui se passe à nos frontière et au-delà».
«Pour nous, poursuit Yacoub dans son discours d’ouverture, il n’existe pas une violence légale ou légitime. La violence n’a pas de couleur mais elle change des terminologies à chaque fois que les acteurs veulent l’adapter à une situation donnée. En réalité, c’est de l’extrémisme, qu’il soit violent, doux, stupide ou intelligent».
Le Centre devrait mener des actions pratiques pour approfondir les études de compréhension et de prévention sur l’extrémisme violent puis contribuer aux mécanismes de son éradication. Il s’intéressera particulièrement aux jeunes.
«Qu’est-ce qui pousse une partie de la jeunesse à opérer un «processus de bifurcation» brusque pour rejoindre les camps du fondamentalisme et se métamorphoser en extrémistes? Les raisons sont-elles politiques, économiques, idéologiques, sociales, culturelles?», autant de questions soulevées par le président du CEDPE et auxquelles la nouvelle structure devrait, entre autres, s’atteler.
Yacoub reconnait que le «projet est une goutte d’eau qui ne remplit pas le vase», mais il estime aussi que «sans les gouttes d’eau le vase ne sera pas non plus rempli».
Le Ministre de l’enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation a fait savoir, à cette occasion, que la recherche en lien avec le terrorisme et la prévention de l’extrémisme traduisent aussi le souci du président Idriss Débyqui ne lésine pas sur les moyens pour encourager l’éradication du terrorisme par tous les moyens.