Khartoum compte revoir à la baisse les effectifs de ses missions diplomatiques à l’étranger, en vue de diminuer leur coût, a confié dimanche à la presse locale, le ministre soudanais des Finances, Abdul-Rahman Dirar.
«La présidence a formé un comité destiné à réduire le nombre de missions à l’étranger afin de faire baisser les dépenses », a déclaré ce responsable ministériel qui a déploré aussi que le taux de change des devises étrangères face à la monnaie nationale atteigne « des niveaux qui ne se rencontrent normalement pas dans les pays souffrant d’un déficit commercial ».
Dans la même journée du dimanche, la Banque centrale du pays a annoncé la dévaluation de la livre soudanaise face au dollar, alors que la monnaie nationale a été dévaluée il y a juste quelques semaines. Le nouveau taux officiel bancaire qui devrait entrer en vigueur ce lundi sera d’un dollar américain pour 30 livres soudanaises. Après cette annonce, le dollar s’est déjà échangé à 40 livres soudanaises ou plus au marché noir
La baisse du volume des missions diplomatiques soudanaises à l’étranger est une des conséquences de la loi des finances 2018 (basé sur le taux de change d’un dollar pour 18 livres) qui prévoit des mesures destinées à faire baisser les dépenses du gouvernement.
Selon des spécialistes, le Soudan est confronté à une pénurie chronique de devises depuis l’indépendance du Soudan du Sud, il y a sept ans. Khartoum avait perdu, dans la foulée, des champs pétroliers et a du mal à soutenir son économie. Le régime d’Omar Béchir tente de diversifier les sources de ses revenus.
Au début de cette année, le Soudan a dévalué sa monnaie nationale et supprimer les subventions sur certains produits de base, provoquant la flambée des prix et des manifestations contre la vie chère. Le gouvernement veut s’inscrire dans le plan d’austérité du Fonds monétaire international (FMI).