Dans le cadre du programme de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR) mis en œuvre en Centrafrique, un groupe d’une centaine d’anciens rebelles a été intégré, ce lundi 5 février, au sein de l’armée nationale, au «grand plaisir» du président Faustin-Archange Touadéra, l’initiateur du projet.
Ce premier groupe composé de 101 rebelles a suivi une formation de quatre mois. Leur intégration dans l’armée a fait l’objet d’une cérémonie officielle à Bangui. Satisfait, le chef de l’Etat a fait part d’un « réel succès » encore jamais enregistré par le projet-pilote du programme de DDRR.
S’adressant aux rebelles repentis, il a indiqué que « vous n’appartenez plus aux groupes armés, vous n’appartenez plus aux groupes politico-militaire, vous n’êtes plus les bourreaux du peuple, les auxiliaires du désordre et de la violence illégitime ». Il les a exhortés de montrer au peuple qu’ils sont désormais « les garants de sa sécurité (…) contre les mercenaires étrangers qui écument nos villages et pillent nos ressources ».
« Les résultats sont encourageants et permettent de valider le processus de DDRR », a déclaré, pour sa part, le général Herminio Maio, commandant de la mission européenne de formation et de conseil aux forces armées centrafricaines(EUTM).
Le programme DDRR, soutenu par l’ONU, a été lancé par le gouvernement en septembre 2017,dans le but de faire déposer les armes aux groupes armés en leur proposant une réinsertion, dans l’armée pour les uns, dans divers secteurs de l’économie pour d’autres. Le pays a déjà connu depuis trois programmes de désarmement, en 2003, 2008 et 2013.
La formation des forces armées centrafricaines (FACA) est organisée et financée par l’Union européenne. Mais l’armée centrafricaine enregistre d’autres aides aussi. Récemment, la Russie a livré, avec l’aval de l’ONU, des armes à la Centrafrique qui est sous embargo militaire. Les Etats-Unis ont annoncé, début janvier, une enveloppe de près de 13 millions de dollars devant servir à l’équipement, à l’achat des véhicules, du matériel de communication, à la logistique, à la formation en anglais et aux premiers soins.
Des groupes armés menacent encore la sécurité en Centrafrique depuis le début de la guerre civile en 2013. Le président Touadera élu en 2016, essaie tant bien que mal, à convaincre les rebelles à se convertir en vue de ramener la paix dans le pays.