A la suite d’une mission de la Cédéao en Guinée Bissau pour évaluer la mise en œuvre de l’accord de Conakry qui devait mettre fin à la crise politique qui secoue ce pays, l’organisation sous-régionale a décrété des sanctions à l’encontre de 19 personnalités politiques qui entraveraient le processus de sortie de crise, selon un communiqué rendu public mardi.
Il s’agit de 14 députés et de 5 proches du président José Mario Vaz dont son fils, Emerson Vaz. En plus du gel de leurs comptes bancaires, il leur est interdit de voyager dans l’espace régional. La décision de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est effective depuis le 4 février.
En séjour à Bissau du 31 janvier au 1er février, la délégation, conduite par Robert Dussey, le président du conseil des ministres de la Cédéao, a déploré que la nomination récente d’un Premier ministre n’ait pas respecté le consensus préconisé par l’accord de Conakry conclu en octobre 2016.
Les émissaires ont fait « le constat qu’aucune avancée n’a été enregistrée et que la nomination d’un Premier ministre de consensus, n’est toujours pas effective, telle que préconisée par l’Accord de Conakry ». Par conséquent, « des sanctions collectives et individuelles ont été prises à l’encontre des personnes et organisations qui entravent le processus de sortie de crise en Guinée-Bissau ».
L’accord de Conakry prévoit, en effet, une procédure consensuelle pour choisir un Premier ministre devant rester en place jusqu’aux élections législatives de 2018.
Selon un cadre du Parti de l’Unité Nationale (PUN), Vaz avait soumis trois noms au médiateur de la Cédéao, mais il n’a pas, par la suite, respecté le choix de l’institution régionale. Ce qui, signifie clairement, d’après ce responsable, que le président ne travaille pas pour une solution de sortie de crise.
La crise politique en Guinée-Bissau est née en 2015 lorsque Vaz avait limogé son Premier ministre Domingos Simoes Pereira, également président du parti au pouvoir, le PAIGC. Pereira a été reconduit dimanche président du parti à l’issue du neuvième congrès ordinaire de la formation politique.
La CEDEAO a exhorté la Communauté internationale à soutenir ses sanctions, et les forces de défense et de sécurité bissau-guinéennes à adopter une position de neutralité.