L’ambassadeur de l’Union européenne à Tunis, Patrice Bergamini a tenu à rassurer les Tunisien, ce mercredi au cours d’une conférence de presse, que l’inscription de la Tunisie sur la liste noire de l’Union européenne (UE) des pays exposés au blanchiment de capitaux, n’est pas une nouvelle sanction de l’UE contre la Tunisie.
«Ce n’est pas une nouvelle sanction contre la Tunisie car le rapport revient au 3 novembre !» a expliqué Bergamini précisant qu’«aujourd’hui, le parlement européen a pris une décision qui transpose en droit interne européen une décision qui concerne le classement de la Tunisie par le groupe d’Action Financière internationale (GAFI), qui lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, sur une liste noire».
Le GAFI qui compte 35 pays de par le monde dont 15 pays européens, a travaillé, selon le diplomate européen, avec les responsables tunisiens pour identifier les risques de blanchiment d’argent. Ce groupe a remis son rapport et ses recommandations le 3 novembre dernier. «Il y a des défaillances qui ont été ciblées et sur lesquelles nous travaillons avec les équipes de Youssef Chahed», a rassuré Bergamini.
Il s’agit donc, pour le responsable européen, «d’un appel à la vigilance et à l’accélération du calendrier des réformes». Ce qui serait recherché, c’est le fait d’aller vers plus de vigilance et plus d’efficacité dans la lutte contre le blanchiment d’argent et la lutte contre le financement du terrorisme.
Bergamini a indiqué aussi que les 15 pays de l’UE et la Commission européenne sont toutes acquises à la nécessité d’aider la Tunisie.
Toujours est-il que la décision prise ce mercredi, au Parlement européen pourrait avoir des conséquences graves pour l’économie de la Tunisie, comme le redoutent plusieurs responsables politiques et économiques du pays. Dans un communiqué, le ministère tunisien des Affaires étrangères a considéré que la décision de l’UE «est injuste, hâtive et unilatérale ».
Cette affaire intervient deux mois après le classement, par les ministres des Finances européens, de la Tunisie parmi les paradis fiscaux. Fin janvier, l’UE avait retiré la Tunisie de cette liste noire pour l’intégrer dans une liste «grise», celle des pays qui doivent montrer leur bonne foi en entamant des réformes.