Soucieux d’une stabilité démocratique dans la sous-région ouest-africaine, le président nigérian, Muhammadu Buhari, a déclaré au nouvel Ambassadeur du Togo, Lene Dimban, au cours d’un entretien ce jeudi à Abuja, que les «transitions politiques pacifiques» n’étaient «plus négociables» en Afrique, indique un communiqué publié par le chargé de communication de la présidence.
Sans faire référence à la crise politique qui agite le Togo, Buhari a fait comprendre au diplomate togolais que la transition pacifique était nécessaire pour assurer la paix et la prospérité au sein de la Communauté Economiques des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Il a ainsi promis que son administration travaillera avec les autres chefs d’Etat de la communauté pour empêcher les transitions politiques de se transformer en crise et ralentir, de ce fait, la croissance économique au détriment des populations.
Fin novembre, Buhari avait déjà manifesté sa crainte de voire l’instabilité au Togo avoir des conséquences régionales.
Depuis pratiquement cinq mois, le Togo fait face à une forte contestation populaire. L’opposition réclame le retour à la Constitution de 1992 et le départ du président Faure Gnassingbé, également à la tête de la CEDEAO. Gnassingbé a succédé en 2005 à son père, Eyadéma Gnassingbé qui a dirigé le pays pendant 38 ans.
Des négociations sont en principe prévues entre le pouvoir et l’opposition à partir du 15 février prochain à Lomé, la capitale togolaise, selon une annonce faite le 2 février par les représentants des pays médiateurs (Guinée et Ghana). Mais les manifestations publiques ont continué malgré tout, défendues par le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre.