L’ancienne présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf a remporté le Prix du Mo Ibrahim 2017, pour avoir fait preuve d’un leadership exceptionnel face aux énormes défis rencontrés au cours de ses deux mandats à la tête de son pays.
« Ellen Johnson Sirleaf a dirigé un processus de réconciliation axé sur la construction d’une nation et de ses institutions démocratiques. Tout au long de ses deux mandats, elle a travaillé sans relâche au nom du peuple libérien», a déclaré le président du Comité du Prix Mo Ibrahim, Salim Ahmed Salim.
Pour ce Comité, Sirleaf, élu premièrement en 2005, a réussi à stabiliser le Liberia qui venait de sortir de plusieurs années de guerre civile. L’ancienne présidente recevra ainsi 5 millions de dollars étalés sur dix ans, puis une allocation annuelle à vie, d’un montant de 200.000 dollars.
Sirleaf, la première femme présidente en Afrique, est la cinquième personnalité à obtenir cette distinction. En 2014, le prix a été remporté par l’ex-président namibien Hifikepunye Pohamba. Entre temps, ce prix, censé être annuel, n’a été décerné à personne pour la simple raison qu’aucun chef d’Etat n’a été jugé digne de le remporter.
Le Prix Mo Ibrahim, du nom de son fondateur, un anglo-soudanais, a été lancé en 2007 pour récompenser les dirigeants africains qui, au cours de leur mandat, ont fait avancer leur pays, dans les domaines de la démocratie, des droits de l’homme et autres, dans les intérêts bien compris de la population.
L’ancienne présidente du Libéria avait déjà remporté le prix Nobel de la paix en 2011, avec deux autres femmes, Leymah Gbowee, militante libérienne responsable de l’organisation du mouvement pacifiste «Women of Liberia Mass Action for Peace» et Tawakkul Karman, activiste yéménite fondatrice en 2005 du groupe «Femmes journalistes sans chaînes».
Les actions à l’actif de Sirleaf ne font toutefois pas l’unanimité dans son pays. Certains de ses détracteurs l’accusent d’être restée passive face à la corruption et d’avoir favorisé la nomination de ses fils à des postes stratégiques.