La Tunisie a opposé une fin de non-recevoir à une proposition de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) concernant l’installation d’un centre de commandement militaire de l’alliance sur le territoire tunisien, a fait savoir le ministre tunisien de la Défense, Abdelkarim Zbidi.
L’Otan comptait fournir à travers ce projet, son expertise et une aide permanente pour le projet de création d’une salle d’opérations communes dans la sous-préfecture de Gabes (au sud-ouest du pays), en contrepartie d’un don de 3 millions d’euros de l’Union européenne à la Tunisie.
Le gouvernement «a rejeté une proposition de l’Otan qui aurait donné à la Tunisie une subvention de 3 millions d’euros pour recevoir des experts permanents qui auraient fourni des conseils techniques à l’armée tunisienne dans un centre d’opérations que le pays prévoit de développer et au sein duquel les armées coopèrent pour sécuriser les frontières et combattre les terroristes», a indiqué lundi le ministre tunisien de la défense, lors d’une session de la Commission pour la sécurité et la défense au sein du Parlement. Tunis « refuse la présence des militaires étrangers » sur cette base, a insisté Zbidi.
Toujours d’après le ministre, son département « travaille sur un projet pour compléter le centre commun pour la planification et la gestion des opérations, pour l’analyse de l’information et pour diriger des opérations conjointes entre les forces militaires ». Il a reconnu que son ministère« a demandé l’obtention d’une subvention pour la Tunisie, à la condition qu’aucun parti en dehors de l’institution militaire tunisienne n’intervienne dans ce centre».
Du coup, ce refus a remis en même temps en cause le don de l’UE en direction de l’armée tunisienne. «La partie européenne est en train de réfléchir sur l’octroi ou non de cette donation, après le refus de la Tunisie de la présence de tout élément étranger en dehors de l’institution militaire», a informé Zbidi.
La question de l’installation des bases étrangères est très sensible en Tunisie. En 2016, le gouvernement avait catégoriquement refusé l’existence d’une base militaire américaine sur le territoire tunisien. Les autorités de Tunis reconnaissent, par contre, la présence de militaires étrangers dans le pays, venus pour former l’armée tunisienne.