Le groupe français Veolia a dénoncé ce week-end, la saisie de sa filiale au Gabon (SEEG), par les autorités du pays, évoquant une «une action brutale menée en dehors de toute règle de droit».
Le ministre de l’Energie, Patrick Eyoghe Edzang a annoncé, vendredi dans un communiqué, la fin de la convention de concession qui liait l’Etat gabonais à la Société de l’eau et de l’énergie du Gabon (SEEG-Veolia).
Selon son communiqué, «les raisons évoquées sont entre autres, la dégradation de la qualité du service rendu aux usagers, les efforts consentis par l’Etat non suivis des effets escomptés et les plaintes récurrentes de populations».
Mais Veolia n’est pas convaincue de ces arguments et une source proche de la société a évoqué une mesure politique qui intervient à quelques mois des législatives. Une allégation balayée d’un revers de la main par Edzang qui refuse «de faire de la politique politicienne».
En tout cas, suite au communiqué du ministre, la SEEG a été réquisitionnée et un nouveau comité directoire nommé, conformément aux indications données par ce responsable ministériel : « Nous avons d’abord fait une notification de résiliation immédiate de la concession pour cause d’intérêt général. Et dans un 2ème temps, pour assurer l’intérêt général, nous sommes obligés de réquisitionner la société SEEG que nous allons gérer pour une période de 12 mois».
« C’est vraiment transitoire. Nous allons mettre à profit les 12 mois pour changer le modèle économique et répartir la société comme nous on veut qu’elle soit gérée à l’avenir», a ajouté le ministre.
Après cette période d’une année, le gouvernement procédera à d’autres appels d’offres et Veolia pourra à nouveau soumissionner pour redevenir partenaire.
Veolia se considérant «victime» de la décision soudaine de l’Etat gabonais, a dit examiner «les conséquences juridiques de cette situation» et attendre «du Gabon qu’il se conforme aux règles de droit et à ses engagements».
Pour sa part, le gouvernement gabonais se dit prêt à tout éventuel procès qui pourrait être engagé par Veolia. Edzang a affirmé s’être entouré de toutes les garanties juridiques pour avoir consulté des cabinets locaux et internationaux «afin de sécuriser les aspects juridiques de cette réquisition».