La commission électorale (Céni) en République démocratique du Congo (RDC) a présenté à la presse, ce mercredi 21 février, la «machine à voter» qui est pourtant rejetée aussi bien par l’opposition congolaise que par la communauté internationale.
Voulant apaiser les craintes soulevées en lien avec ces appareils, le représentant de la CENI, Jean-Pierre Kalamba a assuré que «ce n’est pas une machine à tricher» mais «une machine à simplifier et à réduire le coût» des élections. Au moins 60.000 machines seront déployées dans les bureaux de vote aux quatre coins du pays d’ici la date des élections.
Le 12 février dernier, au cours d’une réunion sur la RDC à l’ONU, les Etats-Unis ont manifesté leur préférence pour le recours à «des bulletins papier pour qu’il n’y ait pas de doutes sur le résultat» du vote.
L’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikky Haley a également dénoncé «l’insistance de la Céni à vouloir utiliser un système électronique de vote» qui présente «un risque colossal».
A cette occasion, le président de la Céni, Corneille Nangaa, avait indiqué que «sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections le 23 décembre 2018». Un autre représentant de la RDC à la réunion avait prévenu que tout soutien de la communauté internationale qui serait accompagné de conditions ne sera pas accepté par Kinshasa.
En tout cas, jusque-là, la machine à voter ne fait pas l’unanimité dans la classe politique congolaise et ne rassure pas la population. Ce qui pourrait déjà compromettre les élections dès le départ. Le processus électoral en RDC, qui prévoit les élections générales pour le 23 décembre, est suivi de près par la population et à l’extérieur du pays.
L’église catholique, soutenue par l’opposition, organise des marches pour obliger le président Joseph Kabila à ne pas se représenter après ses deux mandats à la tête du pays. La communauté internationale maintient aussi la pression sur Kinshasa pour éviter un nouveau report des élections.