En pleine campagne anti-djihadiste dans le Sinaï, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a interpellé ce jeudi, les médias sur la nécessité d’éviter la publication d’informations jugées diffamatoires vis-à-vis de l’armée.
Alors que l’armée est en train de traquer les djihadistes dans le Sinaï, dans le cadre de la campagne antiterroriste lancée depuis le 9 février dernier dans la région, al-Sissi estime que des médias étrangers et locaux ne devraient pas porter atteinte à l’honneur des soldats, dans la couverture des évènements.
« Ce n’est pas convenable qu’ils soient diffamés et nous ne le permettrons pas », a menacé le chef de l’Etat en promettant que « les diffamations seront traduites en justice » puisque cela constitue, à ses yeux, « une haute trahison ».
En tout cas, le président compte sur la collaboration des médias, sans qu’il ne soit obligé de revenir sur le même appel. Rappelons qu’Amnesty international a affirmé récemment que l’armée égyptienne utilisait des bombes à fragmentation dans le Sinaï, tandis que certains médias ont indiqué que des résidents étaient touchés par des frappes de l’armée.
Mais les responsables rejettent toutes ses allégations et insistent sur le fait que les opérations ciblent des éléments terroristes sur des cachettes du groupe Etat islamique (EI), loin des zones résidentielles, et les civils ne sont en aucune manière touchés.
Dans cette traque des djihadistes, 95 terroristes auraient été tués et environ 3.000 suspects arrêtés, depuis le lancement de la compagne, d’après un communiqué de l’armée. Parmi les détenus, près de la moitié a été libérée après enquête.
Par ailleurs, l’armée a détruit quelque 1.400 cachettes de terroristes et caches d’armes, et désamorcé près de 430 engins explosifs. Dix personnes ont déjà trouvé la mort dans les rangs des forces égyptiennes.
La campagne Sinaï 2018 a été mise en route juste quelques semaines avant l’élection présidentielle prévue fin mars. Al-Sissi, candidat à sa propre succession, est déjà porté favori devant un adversaire (le seul), Moussa Mostafa Moussa, chef du parti libéral Al-Ghad, dont le poids politique ne pèse pas assez lourd.