Le groupe français Rougier spécialisé dans l’exploitation des bois tropicaux africains, depuis 90 ans environ, a déposé son bilan en France, selon une annonce faite ce mercredi par le tribunal de commerce de Poitiersb (ouest français).
Le groupe Rougier basé en France, serait confronté à la paralysie du port de Douala au Cameroun, ainsi qu’aux difficultés de trésorerie, selon son rapport d’activités daté de février dernier.
Rougier pointe du doigt «l’engorgement chronique du port conventionnel de Douala [qui] perturbe profondément le fonctionnement de ses filiales camerounaise, congolaise et centrafricaine».
Toujours au Cameroun où il est installé depuis 1969, le groupe français dit être aussi touché par la législation camerounaise sur le tonnage maximal des camions grumiers qui serait passé de 45 à 27 tonnes. Pour le groupe, cette révision du tonnage a eu des répercussions sur le coût du transport des grumes.
Rougier explique également sa faillite par le retard des remboursements des crédits de TVA des filiales opérationnelles dans les trois pays où il opère. Pour le Cameroun, ces crédits de TVA seraient de l’ordre de près de 10 millions d’euros (650 millions de francs CFA).
Dans son même rapport, le groupe a annoncé que la filiale camerounaise, la Société forestière et industrielle de la Doumé (Sfid), était en état de chômage technique.
«Avec l’absence d’implication de l’Etat camerounais pour améliorer cette situation, le groupe n’a eu d’autre choix que de mettre au chômage technique l’ensemble de ses effectifs au Cameroun – quelque 700 personnes- et donc d’arrêter temporairement ses activités» a indiqué la direction de Rougier.
Compte tenu de ses difficultés également en République centrafricaine et au Congo, Rougier a affirmé avoir demandé, dans un autre communiqué publié le mardi 6 mars, «de placer certaines sociétés françaises sous la protection du tribunal de commerce de Poitiers afin de mettre en œuvre les actions de restructuration identifiées».
Ce tribunal devrait examiner la situation du groupe ce vendredi 9 mars. Il sera question de décider d’ici le 13 mars, de la liquidation ou de la mise en redressement judiciaire du groupe Rougier.