Le chef d’Etat kenyan Uhuru Kenyatta accusé de crimes contre l’humanité, commis lors des élections de 2007, devrait comparaitre le 8 octobre prochain devant les juges de la cour pénale internationale (CPI).
Les avocats du président kenyan ont rejeté la date de cette audience et déposé une requête auprès de la CPI, lui demandant le report de la date ou la comparution de leur client par vidéoconférence.
La défense du président justifie cette demande par la concomitance de la date du 8 octobre avec la tenue du sommet des Chefs d’État de l’Afrique de l’Est à Kampala, où le président kenyan doit y participer en tant que président de la communauté.
Par ailleurs, le procureur de la CPI, Fattou Bensouda a admis à plusieurs reprises ne pas avoir assez de preuves pour inculper le président et n’a cessé d’accuser son gouvernement de ne pas coopérer assez avec les magistrats de la cour, notamment sur l’origine des avoirs financiers du chef de l’Etat kényan. Les autorités Kényanes ont même orchestré une campagne pour dénoncer l’acharnement de la Cour internationale contre des dirigeants africains.
Le procès Kenyatta devant la CPI qui devait s’ouvrir le 5 février 2014 à La Haye, avait déjà été reporté pour absence de « critères élevés en matière de preuves exigées à un procès», selon Fattou Bensouda, allusion aux deux témoins à charges contre le président kényan qui s’étaient rétractés.
Élu président du Kenya en mars 2013, Uhuru Kenyatta est poursuivi pour son rôle dans les crimes contre l’humanité commis, selon la cour, dans le sillage des violences post électorales de 2007 et 2008, qui ont fait plus de 1000 morts, des milliers de blessés et plus de 600.000 déplacés.