Le Gabon a annoncé le retrait de son contingent déployé au sein de la mission de l’ONU en république centrafricaine «RCA» (Minusca), affirmant prendre en compte les progrès réalisés vers la paix dans ce pays.
Le ministre gabonais de la Défense «a sollicité l’accord du Conseil des ministres pour le retrait des forces gabonaises de la République centrafricaine eu égard au retour progressif de la paix et de la stabilité dans ce pays frère», a indiqué dans un communiqué le gouvernement précisant, en même temps, que les ministères concernés ont été invités à entreprendre les démarches relatives à ce retrait.
Les 450 casques bleus gabonais, déployés en RCA depuis 2914, année du lancement de la Minusca, regagneraient effectivement leur pays en juin prochain, à l’occasion de la prochaine rotation des troupes.
Le retrait des troupes gabonaises intervient aussi suite à des manquements qui auraient été constatés parmi les Casques bleus originaires du Gabon. L’ONU avait identifié une quinzaine de soldats gabonais soupçonnés d’agressions sexuelles en 2014 et 2015. Fin 2016, Libreville avait annoncé l’ouverture d’enquêtes.
Certains observateurs estiment qu’en rappelant ses troupes, le Gabon veut probablement éviter ce qu’ont connu les forces congolaises l’année dernière, où plus de 600 hommes du Congo-Brazzaville avaient été renvoyés de la mission pour les mêmes accusations d’abus sexuels.
L’ONU regrette la décision de Libreville qui provoquera un déficit d’un millier environ de Casques bleus, a déploré le directeur de la communication de la mission onusienne à Bangui, Hervé Verhoosel, assurant que «les Nations Unies respectent le choix du gouvernement gabonais et des discussions ont été engagées sur le calendrier du retrait de ce contingent dans des délais raisonnables».
Ce responsable a rappelé également que l’engagement des Etats membres de l’ONU dans une opération de maintien de la paix était «un exercice volontaire», ajoutant que la contribution gabonaise avait été «très appréciée».
La Minusca compte actuellement 12.500 soldats. D’après certaines sources, l’ONU peine à convaincre de nouveaux pays à participer à sa mission en RCA où les groupes armés continuent à faire parler d’eux.
En novembre 2017, le Conseil de sécurité avait voté pour un renforcement de la force onusienne de 900 hommes, seulement aucun pays n’aurait encore proposé sa contribution.