Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a suspendu avec effet immédiat, ce mardi 20 mars, le patron du fisc, Tom Moyane.
Dans une correspondance qu’il a adressée au concerné, le nouvel homme fort du pays l’accuse d’avoir couvert une affaire de fraude et d’être responsable de la détérioration de l’administration fiscale. La fraude concernerait le numéro 2 du fisc.
Plus que cela, ce proche de l’ex-président Jacob Zuma, est également soupçonné d’avoir approuvé un remboursement de près de 5 millions d’euros de taxe à une famille d’hommes d’affaires d’origine indienne «les Gupta» impliquée dans plusieurs affaires de corruption.
Tom Moyane n’a jamais cessé de clamer son innocence et il a menacé d’intenter une action en justice pour toutes ces allégations. Dans tous les cas, le désormais ex-patron du fisc sera entendu par une commission de discipline et pourrait être poursuivi en justice.
Ramaphosa qui a promis de relancer l’économie, de lutter contre la corruption et de restaurer la crédibilité des institutions, après des années de scandales de l’ex-régime, a fait savoir que «dans l’intérêt du pays et de l’économie, on ne peut pas laisser la situation se détériorer ainsi».
Ramaphosa a succédé mi-février au président Zuma dont le régime a brillé par les scandales de corruption. En relation avec le fisc, l’ancien président est soupçonné de ne pas avoir correctement payé ses impôts et d’avoir cherché à remettre en cause l’indépendance du service des impôts.
Un mois après avoir quitté la présidence, Zuma se trouve déjà dans le collimateur de la justice. Le parquet général a annoncé, vendredi 16 mars, qu’il relançait des poursuites contre Zuma pour un contrat d’armement de 4,2 milliards d’euros signé en 1999 avec des entreprises européennes et américaines.
Le porte-parole de l’Autorité nationale des poursuites (NPA), Luvuyo Mfaku a précisé que l’ex-président Jacob Zuma fera l’objet de 16 chefs d’inculpation pour 783 cas d’actes répréhensibles présumés.