Le mégaprojet de la voie ferroviaire devant relier le Benin au Niger refait surface avec le souhait du président béninois, Patrice Talon, de voir se retirer du projet le groupe Bolloré et son concurrent local le groupe Pétrolin, en faveur de la Chine.
Pour cause, le numéro Un béninois estime dans une interview accordée au magazine français Challenges, qu’«un investisseur privé ne peut pas financer seul le chemin de fer», qualifiant l’offre de Bolloré de «bas de gamme».
Par contre, la Chine dispose, selon lui, «de moyens financiers nécessaires» et a déjà «démontré son savoir-faire technique» dans le domaine des infrastructures sur le continent africain.
Talon demande donc aux deux opérateurs de se «retirer, à l’amiable, du projet », dont le coût est estimé à 4 milliards de dollars, et assure qu’ils seront «indemnisés de façon équitable».
Les derniers faits en date, concernant ce chantier ferroviaire, remontent à octobre 2017, lorsque la Cour suprême du Bénin a tranché en faveur du groupe Pétrolin de l’homme d’affaires béninois Samuel Dossou. Celui-ci avait remporté l’appel d’offres que le Bénin et le Niger avaient lancé en 2008 pour la construction et la gestion du réseau du chemin de fer de 740 km.
Mais en 2013, le gouvernement du président Yayi Boni avait dessaisit Pétrolin de ce projet pour le confier au groupe Bolloré, via lasociété Benirail, dans le cadre d’un partenariat public/privé. Un bras de fer juridique s’était alors engagé au Bénin entre, d’une part, l’Etat et Bolloré, et, de l’autre, Pétrolin qui en était finalement sorti gagnant.
Reste maintenant à savoir si les deux opérateurs répondront favorablement à la demande de Talon. Pour sa part, Pétrolin a déjà fait savoir, par la voix de son porte-parole, Claudine Affiavi Prudencio, que son retrait «sera le résultat d’une négociation entre les Etats du Bénin et du Niger».