Le principal groupe armé du quartier musulman PK5 de Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), défie la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) en refusant de déposer les armes et se disant prêt à affronter les casques bleus.
Le leader de ce groupe, Nimery Matar Jamous a confié mercredi à l’agence de presse AFP, que si les forces de la Minusca «veulent la guerre, ils n’ont qu’à dire aux populations de quitter le quartier et on va se battre».
La Mission de l’ONU aurait fixé, dimanche passé, un ultimatum aux groupes armés du quartier PK5 pour désarmer, au cas contraire, leurs bases seront démantelées de force. La Minusca avait déployé ses troupes dans cette zone fin janvier dernier suite aux violences.
Les mouvements armés du PK5, qui sont des groupes autoproclamés d’autodéfense, sont accusés de perpétrer des violences et des exactions au sein de population. Celle-ci régulièrement terrorisée réclame sans cesse l’intervention des autorités et de la communauté internationale.
Les menaces de Jamous interviennent dans un contexte où une délégation de facilitateurs de l’Union africaine séjourne dans le pays pour y rencontrer des groupes armés. L’objectif étant de préparer un dialogue entre ces groupes et le gouvernement en vue de parvenir à un accord de paix.
Au cours des rencontres avec les chefs de guerre, les facilitateurs enregistrent les revendications, conditions, et concessions de chaque groupe, comme préalables pour leur participation au dialogue, voire à la signature d’un accord. Ces revendications ne sont pas encore dévoilées.
La RCA vit dans l’insécurité depuis 2013, avec les conflits entre les mouvements armés. La Cour pénale spéciale (CPS), chargée d’enquêter sur les crimes de guerre et contre l’humanité, devrait être bientôt effective, selon les autorités. La population attend de pied ferme que leurs auteurs soient enfin jugés.