Le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell qui est poursuivi pour corruption au Nigeria, accuse à son tour un de ses anciens dirigeants, Peter Robinson, d’avoir touché des pots-de-vin au moment de la vente d’une concession pétrolière en 2011 au Nigeria.
Les deux affaires sont bien distinctes, précise d’emblée les responsables de Shell. Celle qui met en cause Robinson concerne le bloc OML 42. «D’après notre enquête interne, nous pensons qu’un de nos employés a commis une grave faute (…) lors de la vente du bloc OML 42 au Nigeria en 2011», précise le communiqué du groupe qui a porté plainte. Robinson, était directeur général pour l’Afrique sub-saharienne du groupe.
Shell, lui-même, fait face à la justice nigériane. Il est accusé d’avoir versé avec l’italien ENI, des pots-de-vin aux autorités nigérianes, plus d’un milliard de dollars, pour se voir attribuer le contrat d’exploration de ce bloc pétrolier offshore OPL 245. Les deux compagnies pétrolières ont toujours rejeté ces accusations de corruption.
Le 14 mai prochain, des responsables des deux sociétés comparaitront devant la justice italienne pour ce dossier dans lequel le Nigeria s’est porté partie civile. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, la Commission sur les crimes économiques et financiers (EFCC) mène aussi ses enquêtes.
Soulignons que les militants anti-corruption ont salué le fait que Shell reconnaisse la pratique de la corruption en son sein. « Après avoir répété pendant des années qu’il n’y a pas de place pour les pots-de-vin ou pour la corruption au sein de leur compagnie, ils admettent enfin que l’un de leurs dirigeants aurait pu recevoir de l’argent en échange de l’acquisition d’un bloc pétrolier», a fait remarquer Global Witness.