La justice kenyane a condamné le ministre de l’Intérieur Fred Matiang, le chef de la police Joseph Boinett et le chef des services d’immigration Gordon Kihalangwa, à payer une amende de 2000 dollars pour avoir expulsé l’opposant Miguna Miguna du pays.
Les trois responsables « ont violé la Constitution en ne respectant pas l’Etat de droit et des décisions de justice », a déclaré le juge George Odunga à Nairobi, en l’absence des intéressés au tribunal. Il a fait savoir que l’amende sera déduite de leur prochain salaire.
Miguna Miguna a été expulsé une première fois du Kenya, en février, après son inculpation pour trahison, pour avoir pris part à l’investiture symbolique, comme « président du peuple », du chef de l’opposition Raila Odinga le 30 janvier dernier.
Les autorités kenyanes avaient justifié l’expulsion par le fait que Miguna avait renoncé à sa nationalité kenyane lorsqu’il avait acquis la citoyenneté canadienne au début des années 2000.
Le 26 mars, Miguna a tenté de revenir dans son pays, où il a été bloqué pendant deux jours à l’aéroport de Nairobi par les services de l’immigration.
La justice voulait que Miguna soit libéré et présenté devant un juge, mais mercredi soir il a été forcé de quitter le Kenya à destination à Dubaï, dont les services de l’immigration lui ont refusé l’entrée dans le pays, sous prétexte qu’il n’avait pas de visa.
« J’ai été drogué, torturé et forcé à aller à Dubaï. Je suis malade, j’ai mal aux côtes et mon corps me fait mal partout. C’est une parodie de justice. Je me suis réveillé à Dubaï et les despotes insistent que je dois voyager à Londres. Je veux aller à Nairobi et nulle part ailleurs », a affirmé Miguna sur sa page Facebook, demandant aux autorités de son pays de lui envoyer son passeport kenyan.
Miguna dénonce des « motivations politiques » derrière le fait qu’il soit devenu indésirable au Kenya. Ce ressortissant qui ne dispose d’aucun poste officiel au sein de l’opposition, a perdu la course au gouvernorat de Nairobi en tant que candidat indépendant, en août 2017.
Amnesty International au Kenya a exigé des autorités de veiller « à ce que Miguna Miguna puisse entrer dans son pays et être présent à son procès ».