Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, abrite du 9 au 10 avril, une rencontre internationale sur l’abolition de la peine de mort en Afrique.
Il s’agit du 3e congrès régional contre la peine de mort, qui se tient pour la première fois en Afrique subsaharienne et qui compte, parmi les participants, quelque 200 experts et des représentants des autorités judiciaires d’une trentaine de pays africains.
L’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM), l’initiatrice de ce congrès, milite pour l’abolition de cette pratique dans les pays africains où elle est en vigueur.
« Nous sommes convaincus, au sein de la communauté internationale, que l’Afrique sera le prochain continent abolitionniste. Tous les ans, il y a des pays africains qui abolissent la peine de mort. Aujourd’hui, quatre cinquièmes des pays africains ne pratiquent plus la peine de mort, c’est-à-dire qu’ils l’ont abolie de droit ou de fait», a fait savoir Nicolas Perron, directeur des programmes pour l’association.
Selon ce responsable, « ce congrès est organisé justement pour pousser les derniers pays qui résistent encore et pour accompagner cette dynamique extrêmement positive vers l’abolition en Afrique ».
Le pays hôte de la rencontre s’est félicité, pour sa part, de n’avoir jamais appliqué la peine de mort depuis 1960. « Notre pays a réaffirmé sa position abolitionniste de la peine de mort dans la constitution du 08 novembre 2016 » a fait savoir le ministre ivoirien de la Justice, Sansan Kambilé, s’exprimant à l’ouverture du congrès.
« La Côte d’Ivoire rejette toute idée d’application de la peine de mort. Bien qu’existant dans notre législation antérieure, la peine de mort n’a jamais connu aucune application depuis l’accession de notre pays à l’indépendance », a-t-il poursuivi, affirmant que « la sacralité de la personne humaine est une question chère à notre nation qui en appelle à notre conscience collective ».
Des panels, des réunions privées et des témoignages sont au programme au cours du congrès. Rappelons que les congrès mondiaux et régionaux d’ECPM ont permis de mettre l’abolition de la peine de mort dans l’agenda de l’ONU.
En 2016, l’Egypte a été le pays qui a exécuté le plus de personnes condamnées à mort, soit 44 individus.