L’ONU s’est dite déterminée, ce mercredi 11 avril, à identifier et sanctionner toutes les parties qui retardent l’application de l’accord de paix au Mali de 2015, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur ce pays.
Les regards sont tournés principalement vers les signataires de l’accord. En effet, le gouvernement malien, la coordination des mouvements de l’Azawad et la plateforme sont accusés d’être responsables des blocages dans la mise en œuvre de l’accord.
Les « retards sont conséquents », a déploré l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre qui a également prévenu qu’il n’y a « plus le temps d’attendre ».
« Aucun progrès substantiel n’a été réalisé dans l’application de l’accord et nous souhaitons travailler avec nos partenaires pour identifier les responsables et prendre les mesures qui s’imposent », a indiqué, pour sa part, une diplomate américaine.
Selon Delattre, les sanctions visent « dans un premier temps une série de responsables qui nuisent à l’application de l’accord sur le terrain, notamment par leur collusion avec des groupes terroristes ou des activités de trafic ».
Si la France, les Etats-Unis et d’autres partenaires sont favorables pour engager, dès les prochaines semaines « un travail visant à identifier ceux qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix », la Russie, elle, s’est montrée très réservée et a mis en garde contre toute précipitation.
« L’utilisation directe de sanctions doit être une mesure de dernier recours », a exhorté l’ambassadeur russe adjoint, Dimitri Polyanski, pour qui « il est de l’intérêt des parties maliennes d’appliquer l’accord de paix » et « le maintien de la sécurité est prioritaire ».
L’insécurité règne encore au Mali, malgré la présence de la Mission de paix de l’ONU (MINUSMA) qui compte quelque 13.000 militaires et policiers. La force a perdu d’ailleurs, dans ses rangs, 102 Casques bleus, depuis son déploiement dans le pays en juillet 2013.
La dernière attaque contre la MINUSMA remonte à vendredi 6 avril, soldée par la mort d’un Casque bleu nigérien à Gao, dans le nord du pays.