Quelques 16.000 infirmières zimbabwéennes en grève, réclamant de meilleures conditions salariales, ont été remerciées par les autorités et devraient être remplacées par des soignantes au chômage et à la retraite.
« Dans l’intérêt des patients et pour sauver des vies, le gouvernement a décidé de licencier toutes les infirmières en grève avec effet immédiat », a déclaré le vice-président, Constantino Chiwenga, dans un communiqué publié mardi 17 avril. Il a ajouté que des infirmières au chômage et à la retraite seraient recrutées pour remplacer celles qui ont été radiées.
Les infirmières ont opté pour l’arrêt du travail cette semaine en vue de dénoncer leurs conditions de travail déplorables, réclamer le paiement de leurs indemnités et protester contre la mise en place d’une nouvelle grille salariale qu’elles jugent discriminatoire.
Pour Constantino Chiwenga, le fait que le gouvernement ait débloqué 17 millions de dollars (environ 13,7 millions d’euros) pour améliorer leurs salaires devait amener les infirmières à mettre un terme à la grève. Il a accusé ainsi les grévistes d’être « politiquement motivées ». Par ailleurs, il a annoncé que c’est cet argent qui sera utilisé pour rémunérer les nouvelles employées.
Les infirmières qui ont décidé de se lancer dans un véritable bras de fer avec le gouvernement sont finalement prises de court. Leur association a affirmé avoir « pris connaissance » du communiqué des autorités, tout en assurant, en même temps, que la grève continuerait.
Dans le pays, l’affaire suscite la polémique entre ceux qui soutiennent ou désapprouvent la décision des autorités. Pour le nouveau président, Emmerson Mnagagwa, qui a accédé au pouvoir en novembre 2017 et pour qui la relance du secteur de la santé constitue une de ses priorités, c’est là un de ses premiers défis effectifs à relever.