Le président de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina a qualifié de «coup d’Etat» une manifestation organisée samedi 21 avril à Antananarivo, la capitale malgache, à l’appel de députés de l’opposition contre la nouvelle loi électorale qui a été votée au début de ce mois d’avril.
Dans son adresse à la nation, dimanche devant la presse, le chef de l’Etat malgache a déclaré que «Madagascar est un pays qui chérit et vit les valeurs démocratiques, pourtant les faits qui se sont déclarés hier, à Antananarivo, s’apparentent à un coup d’Etat» qui «n’est, en aucun cas, une solution pour le pays».
La manifestation a donné lieu à des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre qui se sont soldées par de nombreux blessés et un mort.
Le président a lancé « un avertissement aux fauteurs de troubles, aux provocateurs, qui n’ont pour but que de faire couler le sang ». Il a fait savoir que les autorités prendront « les dispositions nécessaires », tout en invitant « les forces de l’ordre à prendre leurs responsabilités pour défendre cet Etat de droit et la démocratie et ainsi faire leur devoir de protéger les civils et leurs biens ». Toutefois, l’homme fort de la grande île n’a fait aucune allusion aux lois électorales, objet de la polémique.
Réagissant au discours du président, la porte-parole des députés de l’opposition, Hanitra Razafimanantsoa a affirmé que « le président doit répondre aux demandes de la population. Hier, la population a demandé la démission du président de la République, que la violence de la part des forces armées s’arrête que les problèmes sociaux s’arrêtent, et aujourd’hui ce n’est pas le discours qu’on attendait, ce n’est pas digne d’un président».
Pour Razafimanantsoa, «un président fait un discours d’apaisement, de réconciliation, mais tout ça, on n’a rien. Le président n’écoute pas la population, les députés, il n’écoute personne ! ». L’opposition estime que les nouvelles lois électorales favorisent le pouvoir, alors que les élections présidentielles et législatives sont prévues pour la fin de l’année.
Le Premier ministre, Olivier Mahafaly Solonandrasana a promis l’ouverture d’une enquête sur les manifestants tués et lancé un appel au calme. « Il faut maintenant supprimer de nos habitudes la recherche de solution par la violence. Je lance un appel à la population malgache à l’apaisement », a-t-il souligné.