Un groupe d’hommes armés a attaqué, vendredi 20 avril, le convoi d’un gouverneur de la région du Sud-Ouest, dans la zone anglophone du Cameroun, Bernard Okalia Bilai, qui se rendait à Menji, chef-lieu du département du Lebialem, pour la cérémonie d’installation du préfet nouvellement nommé par le président Paul Biya.
Le convoi aurait été attaqué au cours du voyage aller et retour de Menji, selon des sources de sécurité du bataillon d’intervention rapide (l’unité d’élite de l’armée camerounaise qui lutte contre le terrorisme) qui ont rapporté l’information samedi 21 avril.
Le bilan de cette attaque fait état de plusieurs blessés, mais aucun chiffre officiel n’a encore été communiqué par les autorités. L’armée aurait assuré la sécurité du gouverneur qui « portait un gilet pare-balles ». La cérémonie d’installation du nouveau préfet a été bien tenue comme prévu.
Les régions anglophones (Nord-Ouest et Sud-Ouest) qui regroupent environ 20% de la population camerounaise sont, depuis plus d’une année, secouées par une profonde crise sociopolitique.
Ces minorités anglophones se disent marginalisées par le pouvoir central francophone de Yaoundé et réclament leur indépendance qui est catégoriquement rejetée par le régime de Paul Biya.
Le 1er octobre 2017, les séparatistes avaient proclamé indépendante la « République fédérale d’Ambazonie » dont le président Sisiku Julius Ayuk Tabe est devenu l’ennemi numéro un du pouvoir central.
Des combats sont souvent signalés dans ces régions entre les groupes séparatistes, qui s’attaquent violemment aux symboles de l’Etat et les forces de sécurité déployées par Yaoundé.
Les combattants séparatistes exigent d’ailleurs le départ de ces forces qu’ils considèrent comme des « forces d’occupation ».