Des camps de l’armée malienne et de la mission de paix de l’ONU «Minusma» à Tombouctou au nord-ouest du Mali, ont essuyé ce dimanche une nouvelle attaque aux tirs d’obus qui n’a pas fait de victimes, mais qui confirme l’intensification des attaques des islamistes armés contre cette base.
“Quatre obus ont été tirés par les terroristes contre le camp de l’armée malienne à Tombouctou sans dégâts visibles”, ont confié des sources maliennes et de la Minusma à l’agence de presse «AFP».
Il s’agit de «tirs indirects venant de la direction de la localité de Goundam (près de Tombouctou) et qui n’ont pas causé de dégâts», a précisé une source policière malienne, ajoutant qu’au moins deux des obus ont été lancés dans les environs de la Minusma.
Cette nouvelle attaque intervient après celle menée le 14 avril à Tombouctou contre le camp de la force française Barkhane et de la Minusma, et qui s’était soldée par la mort d’un Casque bleu burkinabè, alors que sept militaires français et deux civils maliens ont été blessés.
Elle a été ensuite revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) dirigé depuis 2017 par le chef touareg malien, Iyad Ag Ghaly.
Par ailleurs, le groupe Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS) basé à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, et dirigé par Adnane Abou Walid Sahraoui, un transfuge d’AQMI, avait annoncé dimanche, dans un communiqué, «la mort de l’officier Youssouf Ag Noch dit Ahallachoch du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako) le 15 avril 2018 à Gossi», une localité de la région de Tombouctou.
La seconde attaque de dimanche ne fait que confirmer les analyses des experts selon lesquelles le groupe terroriste GSIM de Iyad ag Ghali, ainsi que les autres groupes armés affiliés à EI ou à AQMI, cherchent à maintenir sous pression les forces étrangères déployées au Mali.
Par ailleurs, dans une interview publiée le 20 avril par l’hebdomadaire l’Express, le général Bruno Guibert, chef de l’opération militaire française au Sahel, estime que ces attaques sont commises «probablement» en représailles contre les «actions menées le 14 février par Barkhane dans le Nord du Mali», près de la frontière algérienne et qui avait décimé l’organe de décision et de commandement du GSIM.
Il a en outre précisé que le numéro deux du GSIM et d’autres chefs du groupe, ont été tués au cours de cette offensive, mettant en doute les affirmations du ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel qui soutenait avant cette attaque, que Iyad Ag Ghali ne se trouvait pas en territoire algérien.