Afin d’améliorer leur productivité agricole et assurer leur sécurité alimentaire, les pays africains doivent opter de plus en plus pour les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), préconise un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Lors de la conférence célébrant l’année africaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, lundi à Abidjan, la BAD a présenté un rapport faisant le point sur l’agriculture africaine et l’importance de son développement pour le continent. Dans son nouveau document sur les technologies agricoles génétiquement modifiées pour l’Afrique, la BAD, conjointement avec l’Institut International sur les Politiques Alimentaires (IFPRI) suggèrent d’adopter les innovations agricoles à l’échelle africaine afin de profiter du marché mondial.
Le rapport analyse en détail les avantages et inconvénients que pourrait engendrer l’adoption des technologies agricoles génétiquement modifiées. Il donne ainsi une idée globale sur les conséquences liées à la pauvreté, la population, le changement climatique mais aussi et surtout, à l’insécurité alimentaire du continent africain.
Selon les conclusions du rapport, l’Afrique pourrait assurer ses propres besoins alimentaires et nutritionnels si elle venait à intégrer dans son agriculture les technologies génétiquement modifiées. Et pour cause, les pays africains importent chaque année l’équivalent de quelque 25 milliards de dollars de produits alimentaires. Seulement voilà, le commerce intra-africain ne représente, dans l’ensemble de ces importations, qu’environ 1 milliard de dollars. Afin d’augmenter sa productivité agricole et assurer sa sécurité alimentaire, le continent noir doit explorer de nouvelles solutions grâce notamment aux OGM, stipule le document.
Le rapport précise que sur les 54 pays membres de la BAD, seuls l’Afrique du Sud, le Burkina Faso et le Soudan plantent et commercialisent à l’heure actuelle des OGM. Plusieurs autres pays sont sur la voie de l’adoption des cultures génétiquement modifiées, comme le Kenya, le Ghana, l’Ouganda, le Malawi ou le Nigeria.
Cependant, à l’échelle continentale, les progrès en matière d’OGM restent timides. Le secteur de l’agriculture génétiquement modifiée est en effet très controversé. De nombreux pays craignent d’utiliser les OGM par peur d’effets secondaires à très long terme sur la population mais aussi à cause de l’insuffisance et du manque d’informations sur le sujet.