Le Parlement du Nigeria a convoqué le président Muhammadu Buhari pour s’expliquer sur les mesures prises en vue de mettre fin au cycle croissant des violences dans les Etats du centre du pays.
L’information a été communiquée à travers un tweet posté par Yakubu Dogara, le président la Chambre des représentants (chambre basse du Parlement). La convocation serait votée mercredi par les membres de cette chambre.
Le président Buhari «doit répondre aux questions pertinentes sur ce que l’exécutif fait pour mettre un terme à la série de meurtres dans différents Etats de la Fédération», a déclaré Dogara.
«La principale responsabilité du gouvernement est d’assurer la sécurité des hommes et des biens et, en tant que législature forte du mandat de nos électeurs, nous ne pouvons pas continuer à regarder notre peuple se faire tuer de sang-froid», a-t-il poursuivi.
Yakubu Dogara a également signalé que la chambre des représentants a approuvé le remplacement des chefs de service et conseillers en sécurité.
Au cours de sa campagne présidentielle, Buhari avait promis, entre autres, de vaincre le groupe islamiste Boko Haram et de mettre un terme aux violences dans le pays. Quoi que des progrès aient été réalisés, avec notamment la chasse des islamistes de certaines localités qu’ils contrôlaient, les attaques meurtrières de ce groupe, résonnent encore dans le pays, accentuant un climat de peur parmi la population.
En dehors des défis des groupes terroristes, le numéro Un nigérian est également critiqué pour sa gestion de la crise entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires dans certains Etats, où on déplore plusieurs morts dans ces affrontements autour de l’eau et des pâturages.
Selon une organisation américaine spécialisée dans les conflits armés, « Armed Conflict Location and Event Data Project », le Nigeria était, en 2017, le deuxième État le plus violent d’Afrique.
Toutes ces situations pourraient bien nuire à la prochaine candidature de l’actuel président, Buhari, 75 ans, qui compte postuler pour à sa propre succession à la présidentielle de février 2019.