L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, mardi 1er mai, un rapport dans lequel elle révèle que 90% de la population mondiale respire de l’air contenant des niveaux dangereusement élevés de polluants et chaque année, la pollution de l’air tue prématurément sept millions de personnes dans le monde.
Le document qui fait état des conclusions d’une enquête, note que les niveaux de pollution atmosphérique sont restés élevés au cours des six dernières années, et tire ainsi la sonnette d’alarme.
«A l’instar de New Delhi, Pékin, Shanghai, Lima ou Mexico, de nombreuses mégalopoles du monde entier dépassent plus de cinq fois » le seuil recommandé, selon Maria Neira, la directrice du département de santé publique de l’OMS.
Parmi les principales causes de la pollution atmosphérique, l’organisation onusienne cite des émissions de l’industrie, le transport d’essence et de diesel et le combustible domestique (trois milliards de personnes parmi les plus pauvres du monde n’ont pas accès aux technologies de cuisson propres et utilisent encore le bois, le pétrole ou le charbon).
« La pollution de l’air nous menace tous, mais les plus pauvres et les plus marginalisés subissent la plus grande part du fardeau », d’après les responsables de l’institution internationale. Elle serait, chez les adultes, la cause de 29 % des morts par cancer du poumon, 25 % par accident vasculaire cérébral (AVC), 24 % par infarctus et 43 % par des maladies pulmonaires chroniques obstructives (bronchopneumopathies, asthme…).
La pneumonie est la principale cause de mortalité chez les moins de 5 ans. En 2016, le dernier bilan faisait état de 6,5 millions de décès.
L’OMS explique la hausse du nombre de victimes par une explosion de la mortalité due à la pollution de l’air extérieur (4,2 millions contre 3 millions en 2016). Les décès imputables à la pollution de l’air intérieur ont, eux, régressé de 4,3 millions à 3,8 millions.
« Si nous ne prenons pas des mesures urgentes contre la pollution de l’air, nous ne parviendrons jamais à atteindre le développement durable », a prévenu le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.