Le gouvernement gabonais a démissionné mardi 1er mai, après la dissolution, la veille, de l’Assemblée nationale par la Cour constitutionnelle.
Un communiqué des autorités de Libreville indique que le Premier ministre Emmanuel Issozet Ngondet, qui a été reçu en audience par le président Ali Bongo, «a présenté la lettre de démission de son gouvernement à la suite de la décision de la Cour constitutionnelle de mettre fin aux pouvoirs de la législature actuelle dont la conséquence est la démission du gouvernement actuel».
La Cour constitutionnelle a dissous l’Assemblée nationale le lundi 30 avril, demandant, par la même occasion, la démission du gouvernement. Ella a estimé que le gouvernement a échoué dans l’organisation des législatives. Ces élections, reportées à deux reprises depuis décembre 2016, auraient dû se tenir, au plus tard, le 30 avril 2018.
« Force est de constater que le gouvernement n’a pas pu accomplir les missions qui lui sont dévolues, notamment la révision de la liste électorale depuis 2017 et la mise en place du Centre gabonais des élections, depuis janvier 2018 », a fait savoir la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo.
Mborantsuo a également rassuré : « il n’y a pas de coup d’Etat, il n’y a pas non plus de vide institutionnel. Il y a que le pouvoir de l’une des chambres, les élections n’ayant pas été organisées dans le temps, ces pouvoirs-là sont retirés. […] C’est une situation qui n’honore personne, et ce n’est pas avec joie que cette décision a été prise ; ce n’est que la simple application des dispositions constitutionnelles ».
D’ici la tenue des législatives, le Sénat devrait prendre le relais de l’Assemblée nationale et le chef de l’Etat procédera à la nomination d’un nouveau gouvernement qui sera responsable uniquement devant le président de la République.
Pour le camp de l’opposant Jean Ping, candidat malheureux de la présidentielle de 2016 qui ne reconnait toujours pas la victoire d’Ali Bongo, toutes ces annonces sont « un nouveau développement dans le coup d’Etat, parce que nous sommes déjà dans un coup d’Etat depuis 2016 ».
La date des législatives sera annoncée par la Cour Constitutionnelle. Un Centre gabonais des élections (CGE), rassemblant des membres de la majorité et de l’opposition, a été mis en place et devait prêter serment ce mercredi.