Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé lundi sa décision de se rendre mercredi 8 octobre à la Haye pour comparaitre devant la Cour Pénale Internationale.
Le chef de l’Etat Kenya est poursuivi pour « crimes contre l’humanité » suite aux violences politico-ethniques ayant accompagné ses élections présidentielles de 2007 au Kenya et qui avaient fait plus de 1.300 morts et quelque 600.000 déplacés.
En acceptant de se rendre à la Haye pour son procès devant la CPI, Uhuru Kenyatta devient le premier chef d’Etat en exercice à comparaitre de son propre gré devant la Cour international.
Cependant Uhuru Kenyatta a précisé qu’il ne s’y rendait pas en sa qualité de Président du Kenya, mais plutôt à titre personnel. L’actuel chef de l’Etat kényan est attendu à la Haye pour une première audience au cours de laquelle le procès devrait être éventuellement reporté.
Durant cette absence, le Président Kényan a indiqué avoir nommé William Rutoen qui assurera la présidence par intérim afin, dit-il, de « protéger la souveraineté de la République du Kenya ». Ce dernier est également poursuivi pour « crimes contre l’humanité » suite aux violences postélectorales de 2007.
Le Président Uhuru Kenyatta est soupçonné d’avoir joué un rôle important dans cet épisode, l’un des plus violents de l’histoire du pays.
En 2012, la Cour Pénale Internationale avait entamé des procédures judiciaires internationales afin de poursuivre, dans deux affaires différentes, les instigateurs de chacun des deux camps qui s’étaient affronté lors de ces violences.
Depuis son élection à la présidence en mars 2013, Uhuru Kenyatta a vainement multiplié les tentatives internationales pour éviter ce procès. Mi-novembre, l’Union Africaine s’était même mobilisée pour plaider sa cause devant le conseil de Sécurité de l’INU. En effet, cette instance a le pouvoir de mettre un terme aux poursuites judicaires si elles représentent un risque pour la sécurité internationale.