Annoncé fin avril, Abdoulaye Bathily, envoyé spécial de l’ONU, a foulé le sol malgache ce dimanche 6 mai, pour accomplir sa mission de contribuer à l’apaisement des tensions politiques qui secouent le Madagascar depuis deux semaines.
Dans la Grande Île, l’opposition manifeste depuis plusieurs jours pour dénoncer l’adoption de nouvelles lois électorales, jugées favorables au pouvoir, et demander le départ du président Hery Rajaonarimampianina.
L’émissaire du SG de l’ONU devrait « rencontrer tous les acteurs malgaches, en concertation avec les autres éléments de la communauté internationale, en particulier l’Union africaine et la SADC », selon sa déclaration, tenue dimanche même, après un entretien avec le chef de l’Etat.
Selon Abdoulaye Bathily, « la solution se trouve entre les mains des Malgaches et la communauté internationale est là pour les appuyer ». L’ONU préconise, en effet, un dialogue entre les acteurs concernés pour sortir de la crise.
Reste à savoir quelle réaction l’opposition réserve-t-elle à l’implication de la communauté internationale dans la résolution de la crise qui frappe le Madagascar. Certaines Sources indiquent que quelques opposants conditionneraient la médiation internationale par la démission préalable du chef de l’Etat.
Rappelant que, fin avril, une amorce de dialogue, initiée par la communauté internationale, a été tentée, mais a fini par avorter. Le régime a rencontré des représentants de l’opposition des partis TIM et Mapar le 25 avril, en présence de l’ambassadeur de France et des délégués de l’Union européenne, de l’Union africaine et du PNUD.
Le lendemain, les représentants de l’opposition n’ont pas répondu présent au rendez-vous, prétextant que « c’était un dialogue de sourds », dans la mesure où chaque partie a campé sur sa position. Ils auraient également rejeté toute médiation internationale.
Ce même jour, les députés de l’opposition ont plutôt déposer une plainte à un tribunal, en rapport avec les blessés et les morts enregistrés lors de la manifestation du 21 avril. L’opposition met ce bilan sur le dos du président Rajaonarimampianina, alors que ce dernier a dénoncé une tentative de « coup d’Etat » un jour après la manifestation.
Des élections présidentielle et législatives auront lieu à la fin de l’année. La tâche ne s’annonce pas d’emblée facile pour Abdoulaye Bathily.