Les autorités gambiennes ont décidé de mettre en vente une flotte composée de trois avions et de plusieurs voitures de luxe dont des Rolls-Royce appartenant à l’ex-président Yahya Jammeh, d’après une déclaration du ministre gambien des finances, Amadou Sanneh, faite le 11 mai dernier.
Banjul veut, avec les résultats des ventes (le montant espéré n’a pas été précisé), réduire la dette publique qui pèse énormément sur le pays, à s’en tenir aux propos du ministre. A la fin de l’année dernière, cette dette représentait 130% du produit intérieur brut. L’actuel gouvernement a toujours accusé l’ancien régime d’avoir contracté trop de dettes et laissé vide les caisses de l’Etat.
La semaine passée, le Fonds monétaire international (FMI) qui a conduit une mission de travail dans le pays s’est inquiété du poids important de la dette et a mis en garde les autorités contre tout nouvel emprunt.
Selon les informations rapportées par Reuters, les avions et voitures en vente auraient été acquis par l’ancien homme fort du pays, suite au détournement de fonds publics, via des sociétés publiques, qui s’élèvent à plus de 100 millions de dollars (environ le tiers du budget annuel du gouvernement).
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement d’Adama Barrow s’en prend aux biens mal acquis de Jammeh qui atrouvé refuge en Guinée équatoriale l’année passée, après 22 ans de règne. Fin 2017, les autorités ont procédé à une vente aux enchères du bétail de l’ancien homme fort gambien.Dans les rangs de l’opposition, certains leaders dénoncent un acharnement politique de la part de l’administration Barrow.
Soulignons qu’il y a quelques jours, une agence de presse américaine, United Press International, a révélé la découverte d’un important gisement de pétrole offshore en Gambie, l’un des plus importants découverts en Afrique de l’Ouest, ces dernières années. A ce titre, le pays pourrait être bientôt inscrit sur la liste des pays producteurs de pétrole. Une bonne nouvelle pour Banjul qui cherche à renflouer les caisses de l’Etat et relever son économie.