Les brigades anti-braconnage au Cameroun pourchassent les pygmées

Les Pygmées dans le sud-est du Cameroun, sont régulièrement victimes de « graves abus » de la part de brigades anti-braconnage « soutenues et financées » par le Fonds mondial pour la nature (WWF), a dénoncé lundi « Survival International », une ONG de défense des peuples indigènes.

Dans le cadre de la lutte contre la chasse illégale, ces brigades font subir aux pygmées des tortures entrainant parfois la mort.

Ces peuplades font partie du groupe Baka estimé à environ 40.000 individus.

La dénonciation est faite par l’ONG Survival International qui fait part des abus dont sont victimes les Baka accusés de braconnage. Ces pratiques qui vont de la simple détention à la torture, occasionnent de sérieux dégâts à ces tribus qui vivent isolées en forêt, où les pygmées sont forcés de se déplacer régulièrement pour échapper aux gardes forestiers. Hormis les décès consécutifs aux persécutions des brigades anti-braconnage, Survival International fait état d’une augmentation des maladies tels le paludisme et le sida parmi cette population, suite en partie, « à la perte de leur territoire et de leurs ressources » vivrières.

L’ONG Survival International rapporte que les pygmées Baka « sont illégalement expulsés de leurs terres ancestrales au nom de la conservation (de l’environnement, ndlr), la plus grande partie de leur territoire étant transformée en zones protégées, dont des zones de chasse au trophée ».

Les brigades anti-braconnage pointées du doigt par l’ONG, relèvent du ministère camerounais des Forêts et de la faune. Ce département reçoit régulièrement, du Fonds mondial pour la nature (WWF) un financement et une assistance technique en matière de lutte contre la chasse illégale. Ce que déplore Survival International, c’est le fait que le WWF continue de soutenir les brigades anti-braconnage malgré son information sur la violation des droits des Baka perpétrée par ces brigades.

Totalement déboussolés, les Baka ont confié leur défense à Survival International, lui faisant part de l’interdiction qui leur est faite de pénétrer dans la forêt qui est pourtant leur milieu de vie naturel et de pratiquer la chasse au gibier qui est leur seul moyen de subsistance.

Le WWF s’est dit préoccupé par cette situation et a diligenté une enquête pour vérifier les faits et déterminer les responsabilités.