Le ministre éthiopien de l’Energie, de l’Irrigation et de l’Electricité, Sileshi Bekele, a annoncé jeudi, la mise en place d’un comité scientifique par l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie, qui sera consacré à étudier le fonctionnement du barrage de la «grande renaissance» que l’Ethiopie est en train de construire sur le Nil Bleu.
Cet accord a été scellé au cours d’une réunion tenue mardi à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, par les ministres des Affaires étrangères et de l’Irrigation ainsi que des responsables du renseignement des trois pays. La mesure constitue ainsi une porte de sortie, après des mois d’impasse dans les discussions entre les pays voisins sur les eaux du Nil.
«Nous avons réussi à trouver un certain nombre d’approches gagnant-gagnant», s’est félicité Sileshi Bekele assurant que la rencontre a pris fin sur une « note positive ».
Même son de cloche de la part de l’Egypte. Le Caire a salué une « avancée » dans les discussions. Sa crainte de voir le projet éthiopien entraîner une réduction du débit du fleuve, a été apaisée. L’Egypte a reçu l’assurance que sa « part ne sera pas affectée », selon le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Pour rappel, ce pays dépend à 90% du Nil pour son approvisionnement en eau.
Le comité scientifique sera composé de cinq représentants (experts ou universitaires) de chaque pays et s’attèlera à étudier des scenarii alternatifs de remplissage du barrage. Il devrait achever ses travaux d’ici à trois mois.
La construction du barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu a été entamée en 2012. Pour un coût estimé à 4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros), ce méga barrage devrait contenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6.000 mégawatts. Pour l’Éthiopie, il s’agit d’un outil phare devant participer à son développement.