La Cour d’appel de Dakar a renvoyé au 9 juillet prochain, le procès en appel du maire de la capitale sénégalaise, Khalifa Sall, une heure après son ouverture ce mardi 5 juin.
Le juge Demba Kandji, président de la Cour, a prononcé le report après un échange houleux entre les avocats de la défense qui, estimant que les règles n’ont pas été respectées, ont demandé une suspension de trois mois, et les avocats de l’Etat qui n’étaient pas favorables à un renvoi parce que l’affaire est en état d’être jugé.
En clair, la défense soutient toujours que les avocats de l’Etat veulent expédier l’affaire de son client dans la précipitation. Elle continue de prétendre que l’Etat a un calendrier précis à exécuter en vue d’éliminer le maximum de candidats à l’élection présidentielle de 2019, en utilisant la justice du pays.
A l’inverse, les avocats de l’Etat accusent la défense de vouloir jouer avec le temps, de prolonger les débats de telle manière que la Cour ne juge pas le détenu avant qu’il ne déclare sa candidature à la présidentielle de février 2019. En effet, tant que tous les recours ne sont pas épuisés, Khalifa Sall, 62 ans, reste éligible.
Le maire de Dakar avait été condamné en première instance, le 30 mars, à cinq ans de prison et à une amende de 5 millions de francs CFA (7 622 euros) pour « escroquerie portant sur des fonds publics »et « faux en écriture ». Il avait fait appel de sa condamnation.
L’opposant Khalifa Sall a été exclu en décembre 2017 du Parti socialiste (PS)et de la majorité présidentielle, avec d’autres membres, pour « violences, indiscipline et activités politiques concurrentes » à celle de la direction. Il a été investi, le 26 mai dernier, candidat à la présidentielle par l’aile dissidente du PS.