Le Nigéria a accusé mercredi l’Afrique du Sud (RSA) de bloquer une importante commande d’armes faite à un fabriquant d’armements militaires sud-africain.
Agacées, les autorités nigérianes brandissent la menace de représailles économiques à l’encontre des grandes entreprises sud-africaines au cas où sa commande d’armes ne lui est pas livrée.
Le gouvernement nigérian aurait déjà versé 5.7 milliards de dollars dans le compte bancaire de l’entreprise qui a remporté l’appel d’offre, a confié à la presse, un représentant du bureau nigérian du conseiller spécial à la sécurité (NSA), précisant que cette somme a été gelée par les autorités de Pretoria.
Mais Abuja ne compte pas en rester là, vu l’importance du montant engagé.
Selon l’agent de la NSA, le Nigéria prévoit déjà des sanctions économiques contre de grandes entreprises sud-africaines, tel que le MTN, le géant de la téléphonie mobile et d’Internet qui compte des dizaines de millions d’abonnés au Nigeria.
Du côté sud-africain c’est le silence radio sur cette affaire, malgré les contacts pris au sujet de cette transaction, par le président nigérian, Goodluck Jonathan avec son homologue Jacob Zuma. Le porte-parole du président sud-africain, AC Maharaj s’est contenté d’expliquer que «le président Jacob Zuma n’est pas membre du comité qui valide les contrats de vente d’armes ».
Par ailleurs, les autorités sud-africaines avaient annoncé, la saisie, le mois dernier, par leurs services de douane de plus de neuf millions de dollars dans les bagages de deux Nigérians et d’un Israélien, soupçonnés de venir acheter des armes pour le compte du Nigeria.
Après le gel de sa commande d’armes par Pretoria, le Nigéria s’est retrouvé dans l’impasse face à l’avancée des combattants de Bokko Haram. En s’adressant directement à la firme sud-africaine, les Nigérians pensaient avoir réussi à contourner leurs difficultés de s’approvisionner dans le marché d’armements occidental. Abuja devrait frapper à d’autres portes pour équiper son armée très malmenée par le groupe islamiste Boko Haram qui déstabilise le pays depuis des mois.